23 septembre 2025
Les autorités moldaves ont arrêté plus de 100 personnes lors de 250 raids dans le cadre d’une enquête sur un plan présumé soutenu par Moscou visant à organiser des « troubles de masse » et à déstabiliser le pays avant les élections parlementaires, selon Victor Furtună, procureur en chef de la Moldavie pour le Département de lutte contre le crime organisé et les affaires spéciales.
Selon la police, des perquisitions ont eu lieu dans plusieurs villes du pays. Soixante-quatorze personnes ont été détenues pendant des périodes allant jusqu’à 72 heures, la plupart des suspects, âgés de 19 à 45 ans, se rendant systématiquement en Serbie pour y suivre une formation, a déclaré Furtună. Selon le chef de la police, Viorel Cernăuteanu, certains suspects ignoraient le véritable but de leurs voyages (présentés comme des pèlerinages) et n’ont été impliqués que plus tard dans la préparation des troubles et de la déstabilisation en Moldavie. La police affirme également que le complot visant à organiser des troubles a été « coordonné depuis la Fédération de Russie par l’intermédiaire d’éléments criminels ».
L’enquête « ne vise pas les organisations politiques », ont assuré les autorités. L’objectif des opérations est de « démontrer l’intention criminelle et l’organisation des individus venus en Serbie pour suivre une formation », précise le communiqué.
Dans une déclaration faisant suite aux perquisitions, la présidente Maia Sandu a affirmé que le Kremlin dépensait des « centaines de millions d’euros » pour tenter d’influencer les élections. « Chaque jour, les gens sont intoxiqués par des mensonges », a-t-elle déclaré, ajoutant que la Russie payait des « centaines » de Moldaves pour provoquer des troubles et des violences. Sandu a affirmé que le Kremlin « a des complices ici en Moldavie » et qu’ils sont prêts à « brader leur pays pour de l’argent ».
Le 28 septembre, la Moldavie tiendra des élections législatives, que les experts considèrent comme un choix entre la poursuite de l’adhésion à l’UE et le rapprochement avec Moscou. La Moldavie a obtenu le statut de candidat à l’adhésion à l’UE en 2022. Sandu espère obtenir son adhésion d’ici 2030.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le président moldave a accusé à plusieurs reprises la Russie de tentative de coup d’État dans la république. Selon Sandu, le Kremlin aurait notamment recruté des personnes pour participer à des manifestations antigouvernementales, mené des campagnes de désinformation, corrompu des électeurs et financé des partis pro-Kremlin.
En juillet, la Commission électorale centrale moldave a refusé d’enregistrer le bloc politique pro-Kremlin « Victoire » pour les élections législatives. Le motif invoqué était des « violations flagrantes de la loi relative au financement et aux déclarations de dépenses », notamment l’absence de déclaration de dépenses lors des déplacements de la coalition à Moscou. La Commission électorale centrale a également souligné que la création du bloc impliquait l’homme d’affaires pro-Kremlin en fuite, Ilan Shor, dont le parti a été déclaré inconstitutionnel.